A l’art cont:
Cette série questionne notre façon de regarder la réalité. S’il est d’usage plus que courant de voir des images représentant des flamants dans leur intégralité ainsi que dans leur environnement naturel, ces vues en gros plan nous dérangent.
Ce décalage de la réalité latéralise le rapport à la pensée et nous interpelle au plus profond sur les détails qui permettent l’identification sans trembler.
L’interférence de la raison, par un balayage des lignes de force, permet le décryptage et nous passons du naturalisme à la sensation pure.
Et de plus, comme par miracle, l’oxymore de l’élégance circulaire de l’image transforme les liens et cadastre le factuel.
Même si l’alibi de la norme abroge les ensembles, nous avons bien une vison forte et cohérente de ce qu’est un flamant rose dans son intimité.
Ainsi l’artiste, en cassant les codes de la représentation photographique de cette espèce animale, nous montre à voir la scénographie de la fragilité.
A la mode de chez nous:
Je hais les photos de flamant rose!!! Elles prolifèrent de façon non régulée dans tous les concours photo.
Mais comme tout photographe, je ne confond pas la photo avec ce qui a pu inspirer la photo. Et ces pauvres flamants ne sont pas responsables de l’appétence de certains humains à les représenter.
Même s’ils ne sont pas d’une grande beauté, ils peuvent attirer le regard et inspirer des émotions.
Je me suis donc lancé à mon tour dans une représentation personnelle des flamants, sans leur demander leur consentement et en insistant sur les perceptions tactiles que l’on peut avoir en les contemplant.
Et ne voulant pas faire comme tout le monde, j’ai choisi ce format rond pour bien montrer que les flamants vivent dans leur bulle.
Je leur ai coupé la tête pour qu’ils ne viennent pas me chicaner avec leur droit à l’image. Il faut bien que les photographes s’amusent de temps en temps!
Et si j’ai appelé cette série « Fleur des Temps », c’est pour rendre hommage à ma grand mère qui aurait eu 143 ans le jour où j’y ai mis un point final.